Mama Afrika est une performance choc où deux maîtres, Wozniak (dessinateur) et Ramon Lopez (batteur), confrontent leurs Afriques.

Cette aventure est née du coup de foudre entre deux improvisateurs de génie : Ramon Lopez, batteur avant-gardiste espagnol à l’audace effervescente et Wozniak, dessinateur de l’irrévérence et faiseur d’histoires ... Ayant collaboré avec des musiciens comme Manu Chao ou Archie Shepp sur différents projets (livres, disques, films d’animations), Wozniak rêvait de faire de cette rencontre entre le dessin et la musique une expérience éphémère unique.
Les 7 petites histoires spécialement dessinées par Wozniak pour ce projet, mises en scènes et animées par Marjorie Guigue, servent de détonateur et d’horizon à la performance de Ramon Lopez. Par un jeu d’improvisation en spirale, Wozniak répond à Ramon Lopez en projetant sur l’écran ses dessins réalisés en direct.
Avec Mama Afrika, deux imaginaires bouillonnants en action vont se croiser ! Wozniak et Ramon Lopez partagent de vraies affinités. On pourrait croire que dans leur tête résonne le même air de révolution. lls sont comme deux funambules se promenant à travers une Afrique qu’ils ont décidé de regarder sans oeillères.
Ce duo réussit brillamment à créer une poésie bouillante d’actualité et de vérité. Ici le rythme répond à l’image et l’image parle à la musique, littéralement possédée par les rythmes, les couleurs et les mots (et maux) de l’Afrique

 

 

Ramon Lopez a commencé la batterie en autodidacte au milieu des années soixante-dix. En 1980, il assiste à un concert solo de Max Roach qui influence définitivement son approche de la musique. Il fait partie de groupes locaux et décide de s'installer à Paris en janvier 1985 et intègre peu à peu la scène expérimentale française. Parallèlement, il s'intéresse à la musique indienne et commence l'étude des tablas avec Krishna Govinda K.C. Il est actuellement l'élève de Pandit Subhankar Banerjee, tout en donnant de cours de musique indienne avec Patrick Moutal au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (1994-2001). Le premier disque à son nom, un solo de batterie, est édité par le label britannique Leo, pour qui il enregistre depuis 1997. Ce label est spécialisé dans le free jazz et la musique improvisée. En plus du jazz et de la musique indienne, un autre genre l'attire : le flamenco. Dans ce style de musique, il a collaboré avec Carmen Linares, Esperanza Fernández, Inés Bacán, Gerardo Núñez, Rafael de Utrera, Chano Domínguez, etc. Ses projets ont toujours été des prises de risque. On peut citer, par exemple, celui dédié à réinterpréter des chansons de la Guerre Civile Espagnole en 2001 ou ses duos en hommage à Roland Kirk en 2002. Entre 1997 et 2000, il a été le batteur du prestigieux ONJ (Orchestre National de Jazz), dirigé par Didier Levallet, qui mélange le langage orchestral aux tendances les plus innovatrices de ce genre. Il a collaboré à des disques ou à des concerts avec Beñat Achiary, Rashied Ali, Majid Bekkas, Anthony Coleman, Andrew Cyrille, Sophia Domancich, Agustí Fernández, Glenn Ferris, Sonny Fortune, Barry Guy, Charles Gayle, Teppo Hauta-Aho, Howard Johnson, Hans Koch, Joachim Kuhn, Daunik Lazro, Jeanne Lee, Thierry Madiot, Roscoe Mitchell, Joe Morris, Ivo Perelman, Enrico Rava, Paul Rogers, Louis Sclavis, Alain Silva, Archie Shepp, John Surman, Claude Tchamitchian, Mal Waldron, Christine Wodrascka et d'autres protagonistes de l'avant-garde jazz, se produisant en concerts et festivals à travers le monde. Ramon Lopez est un percussionniste atypique. On peut, en effet, apprécier dans sa musique la connaissance d'un grand nombre de traditions. Aussi, ses affinités et intérêts l'amènent à collaborer avec des artistes plastiques, des acteurs et des chorégraphes. Il est, à l'heure actuelle, un des artistes européens les plus respectés dans le domaine du jazz contemporain et de la musique improvisée. Ramon Lopez a été nommé "Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres" par le Gouvernement français en 2008.

 

Né en 1954 à Cracovie, dans la riante Pologne communiste , Jacek Wozniak se fait les dents en fondant dans son lycée de Cracovie un journal satirique intitulé « Tegoryjec ». Elève des Beaux-arts, il travaille pour plusieurs troupes de théâtre et un groupe de jazz rock, publie ses premiers dessins de presse dans « Student » puis est engagé par l’influent Polytyka » où il perfectionne son art de jouer au chat et à la souris avec la censure. De cette gymnastique il garde le goût du propos décalé et du chemin de traverse. Pas d’attaque frontale : « je ne dessine jamais d’hommes politiques…je dois mon style à la censure ». Du chaudron des années 1980, il extrait des dessins pour les bulletins de « Solidarnosc », des affiches pour les grévistes. Incorrigible, il fonde le premier journal satirique indépendant « Wryj » (littéralement « plein la gueule »). L’adversaire encaisse mal. Une vieille légende cracovienne assure que si le général Jaruzelski portait des lunettes noires, c’était pour ne pas voir les dessins de Wozniak…Ce n’est pas prouvé mais ce qui est sûr, c’est qu’en décembre 1981, quand l’état de siège est décrété, notre artiste se retrouve derrière les barreaux. Libéré trois mois plus tard contre la promesse de déguerpir vite fait du pays natal, Wozniak prend sa valise, sa femme, ses enfants et débarque à Paris où il obtient l’asile politique ( et quelques années plus tard la nationalité française). Au début, il parle très mal le français. Aujourd’hui il a considérablement progressé et parle couramment le wozniak. Après différents petits boulots – distribuer le courrier et arroser les plantes- , il sème ses personnages filiformes sans aucun sectarisme, dessinant à la fois pour « Playboy » et « la Croix » sans se tromper de livraison. Une telle maîtrise lui vaut l’attention du « Canard » qui publie son premier dessin en 1986. Son trait faussement désinvolte et savamment négligé, son style de Pierrot lunaire qui aurait abue les barreaux. Libéré trois mois plus tard contre la promesse de déguerpir vite fait du pays natal, Wozniak prend sa valise, sa femme, ses enfants et débarque à Paris où il obtient l’asile politique ( et quelques années plus tard la nationalité française). Au début, il parle très mal le français. Aujourd’hui il a considérablement progressé et parle couramment le wozniak. Après différents petits boulots – distribuer le courrier et arroser les plantes- , il sème ses personnages filiformes sans aucun sectarisme, dessinant à la fois pour « Playboy » et « la Croix » sans se tromper de livraison. Une telle maîtrise lui vaut l’attention du « Canard » qui publie son premier dessin en 1986. Son trait faussement désinvolte et savamment négligé, son style de Pierrot lunaire qui aurait abusé de la vodka dérangent quelques lecteurs du « Canard ». Mais on ne change pas un Wozniak qui dessine. Son travail au « Canard » où il devient rapidement salarié à part entière ne lui interdit pas de dessiner dans « Le Monde », « Le Nouvel Observateur », « Der Frau » et « Courrier international ». Excellent coloriste qui n’arrête pas de peindre ( d’étonnants nus féminins notamment), affichiste très demandé, Wozniak a aussi réalisé des clips, des films d’animation, des pochettes de disques en collaboration avec ses amis Manu Chao le chanteur et Archie Shepp le jazzman. En 1998, à l’occasion de la Coupe du monde de football, il a fondé avec quelques ennemis du sport – dont Cabu, Kerleroux et Kiro – le site internet Scorbut. Depuis les commentateurs sont unanimes : pour l’art du dessin dribblé, du pénalty à trois bandes et de la bulle à contre-pied, le vrai brésilien de la satire, c’est le polonais du Canard.