Archie Shepp, « l'un des meilleurs interprètes de la mémoire Babélienne du Jazz »

Saxophoniste, compositeur, pianiste, chanteur, poète engagé, dramaturge, Archie SHEPP est une légende vivante.

Archie Shepp est né en 1937 à Fort Lauderdale en Floride. Il a 7ans lorsque sa famille déménage  à Philadelphie, dans le quartier noir de  « brick Yard ».

 Il  commence par jouer du banjo avec son père puis, il étudie le piano et le saxophone  en même temps qu’il fait ses études secondaires au collège de Germantown.  Il entre à l’université, s’initie au théâtre, fréquente des romanciers et poètes comme Leroy Jones, et écrit sa première pièce «  the Communist », une allégorie sur la situation des noirs américains. A la fin des années 50, Archie Shepp rencontre les musiciens les plus radicaux de l’époque : Lee Morgan, Bobby Timmons, Jimmy Garrisson, Ted Curson, Beaver Harris… Durant cette période, sa conscience politique trouve une expression dans des pièces et des productions théâtrales qui ne lui permettent que de survivre.

C’est au début des années 60 qu’il rencontre Cécil Taylor et réalise avec lui deux enregistrements qui seront déterminants. En 1962, il signe son premier disque en co-leader avec Bill Dixon. L’année suivante il fonde avec John Tchicaï  le   New York Contempory Five, enregistre  quatre disques pour les labels Fontana, Storyville et Savoy et découvre l’Europe avec cette même formation.

A partir d’août 1964, il travaille avec Impulse : 17 disques sont gravés dont  Four for Trane, Fire Music, Mama too Tight, qui comptent parmi les classiques de la musique Free. Sa collaboration avec John Coltrane se concrétise dans Ascension en 1965 et marque un tournant dans la musique d’avant garde. Sa participation à la création de la Guilde des Compositeurs avec Paul et Carla Bley, Sun RA, Roswell Rudd, Cecil Taylor, traduit son engagement militant.

En Juillet 1969, il se rend pour la première fois en Afrique au Festival Panafricain d’Alger, ville qui abrite à l’époque beaucoup d’opposants noirs américains. A cette occasion, il enregistre en « live » pour le label Byg, le premier de six albums de la série Actuel et  il joue sur scène avec un groupe de touaregs. Dès lors, Archie Shepp multipliera les rencontres musicales « world » avec des Gwoka de la Guadeloupe, des hongrois (CD Hungarian bebop avec Mihaly Dresch) et bien d’autres. 

A partir de 1969, il dispense un enseignement d’ethnomusicologie au sein de l’université de Amherst, Massachusetts) ; il continue à se produire à travers le monde en affirmant son identité de musicien africain américain.

Le Dictionnaire du Jazz (éditions  Robert Laffont  collection Bouquins) le définit ainsi :

 « Personnalité artistique et intellectuelle de tout premier ordre, Archie Shepp, musicien phare de l’avant-garde free, a su rejoindre, sans abandonner l’essentiel de cette esthétique, la « voie royale » de l’art jazzistique. En développant une large poly-instrumentalité : ancien altiste, il joue aussi du soprano depuis 1969, du piano depuis 1975, et, plus récemment, chante, à l’occasion, blues et standards. En peuplant son univers musical, dont la substance s’affirme en continuelle expansion, de thèmes et d’éléments stylistiques procurés par les plus grandes voix du jazz : d’Ellington à Monk et Mingus, de Parker à  Horace Silver et Albert Taylor. En se donnant la capacité, technique et émotionnelle, d’intégrer à son jeu de saxophone divers effets et tours hérités des maîtres du ténor, de Webster à Coltrane, selon une combinaison qui lui est propre. Laquelle intensifie les traits spécifiques de sa manière : raucité ensauvagée des attaques, son massif que sculpte un vibrato maîtrisé en toutes ses amplitudes, emportement de la phrase jusqu'à bout du souffle, abruptes dénivellations de hauteurs, intensités et tempos, mais aussi tendresse de velours tissée sur telle ballade . En approfondissant l’esprit et la lettre des deux faces du chant originaire de la musique négro-américaine : le blues et le  spiritual. Dont il ne cesse, au travers de morceaux classiques ou composés par lui (Black Water Blues de Bessie Smith ou Mama Rose, etc.) de réanimer la force d’étrangeté face à la musique européenne, en un mixte unique de violence blessée et de nostalgie immémoriale. Dès lors, l’ampleur de son œuvre [A ce jour il a enregistré plus de 150 CD] témoigne qu’[…] : Archie Shepp est aussi, avec Sonny Rollins, l’un des meilleurs interprètes de la mémoire babélienne du jazz,  ayant, pour sa part, disposé sa sensibilité libertaire au recueil et à la comparution de l’entier de cette musique, autant qu’à son invention. »

Ces dernières années Archie Shepp multiplie les rencontres audacieuses sans jamais redouter les prises de risque. Derniers projets sur scène : Archie Shepp 4tet et le Dar Gnawa de Tanger, Born Free (avec entre autres Jalal, Cheikh Tidiane Seck, Rocé), Phat Jam (avec le beat boxer Napoleon Maddox, Hamid Drake, Oliver Lake …), Archie Shepp et Joachim Kühn duo, ou encore le nouvel Attica Blues big band dont la création a été présentée lors du festival Jazz à La Villette 2012.

 

40 ans après la parution d’Attica blues chez Impulse, véritable manifeste de la Great Black Music, et à l’occasion des 75 ans d’Archie Shepp, le temps était venu de revisiter ce répertoire avec une nouvelle génération de musiciens. Archie Shepp est ici entouré de jazzmen afro-américains historiques et des nouvelles générations, mais aussi de la fine fleur du jeune jazz français. Attica Blues Orchestra participe à l’écriture d’un jazz contemporain, à l’écoute d’une mémoire tout autant que des courants les plus modernes et inventifs du jazz d’aujourd’hui. 

©Francis Vernhet

 

 

Le big band: 16 musiciens autour d'Archie Shepp: 2 chanteuses, 4 saxophones, 3 trompettes, 3 trombones, piano, guitarre, basse, batterie.
Le grand orchestre: 23 musiciens autour d'Archie Shepp: 3 chanteuses, 4 saxophones, 4 trompettes, 4 trombones, un quatuor à corde, piano, guitarre, basse, batterie.

 

La famille Attica Blues depuis 2012 c'est:
Archie Shepp (Sax/chant), Amina Claudine Myers (chant/piano), Tom McClung , Carl Henri Morisset (piano), Marion Rampal, Cécile McLorin Salvant, Denise King, Nicole Rochelle (chant), Stéphane Belmondo, Ambrose Akinmusire, Izidor Leitinger, Christophe Leloil, Olivier Miconi , Quentin Ghomarri (trompette), Sébastien Llado, Michael Ballue, Simon Sieger, Romain Morello (trombone),Francois Théberge, Virgile Lefebvre, Raphaël Imbert, Olivier Chaussade, Jean Philippe Scali, Jon Boutellier, Dominique Mangin (saxophones), Louise Rosbach (violoncelle), Antoine Carlier (alto), Steve Duong, Manon Tenoudji, Aude Randrianarisoa (violon), Pierre Durand (guitare), Darryl Hall, Reggie Washington (basse électrique/contrebasse), Famoudou Don Moye, Steve McCraven (batterie). Jean-Claude André, Jimmy Owens (direction d'orchestre)

Extraits du concert du 9 septembre 2012 - Jazz à la Villette

 

 

©A.Cleuet

New York, été 1967. 
Après avoir joué à Newport à l’invitation de George Wein, Joachim Kühn enregistre l’album Impressions of New York à la demande de Bob Thiele, directeur artistique du label Impulse sur lequel s’illustrent John Coltrane et Archie Shepp. Un enregistrement en quartette avec son frère Rolf, clarinettiste, Aldo Romano, batteur, et Jimmy Garrison, contrebassiste, partenaire régulier de John Coltrane et Archie Shepp. Il n’y a pas de hasard. Joachim s’en souvient très précisément, – le souvenir est fort, l’émotion pérenne –, quelques jours après la disparition de Coltrane survenue le 17 juillet 1967, – il assiste, bouleversé, à ses obsèques à la St Peter’s Lutheran Church –, il écoute Archie au Village Vanguard, qui se produit en quartette avec Gracham Moncur III et Roswell Rudd (trombone), Jimmy Garrison et Beaver Harris (batterie).

 

 

Porquerolles, Fort Saint-Agathe, 13 juillet 2009. 

Archie Shepp et Joachim Kühn jouent en quartet que complétent Diego Imbert à la contrebasse et Ramon Lopez à la batterie.

Studios de Meudon, 15 et 16 novembre 2010.
Archie Shepp et Joachim Kühn enregistrent en duo. Le duo, cette forme ouverte qui offre à chacun des deux partenaires beaucoup d’espace de jeu, est un art fragile; une certaine forme d’émulation, c’est-à-dire de défi et d’alchimie doit opérer. C’est un dialogue à “fleur de peaux”, à “fleur de sons”, une conversation intime et profonde où se vit intensément l’intimité de l’improvisation et l’urgence de dire.

 

©A.Cleuet

Pour pratiquer le duo saxophone/piano depuis longtemps, – Archie aux côtés d’Abdullah Ibrahim (Duet, 1978), Horace Parlan (Trouble in mind, 1980; Goin’Home, 1986), Tchangodei (Eagle’s flight, 1999), Siegfried Kessler (First Take, 2005) et Mal Waldron (Left Alone Revisited, 2002); Joachim en compagnie de Michel Portal, Jerry Bergonzi (Signed by, 1991), Ornette Coleman (Colors, 1997) et Heinz Sauer (If (blue) then (blue), 2010) –, ils en connaissent bien les géographies intérieures.

Entre lyrisme écorché et art de la conversation élevé au rang de credo, il y a dans ce duo une capacité rare à s’abandonner aux vertiges de l’instant. Qu’ils convoquent la mémoire babélienne des standards, interprètent leurs propres compositions ou bien se livrent à des improvisations libres, ces amples plongées sonores gorgées de blues, ils se trouvent sur la même ligne de partage, portent loin leur désir de musique. 

 

 

Wo!Man
Sorti le 12 mai 2011 chez Archieball, distribué par Harmonia Mundi.



 

© F.Vernhet

Line Up

Archie Shepp (saxophones, voix)
Tom McClung (piano)
Wayne Dockery (contrebasse)
Steve McCraven (batterie)


Special guests : Mina Agossi (chant), Dar Gnawa de Tanger, Amina C. Myers...

 

 

 

 

 

 

Une formation aujourd’hui historique : avec plusieurs centaines de concerts à son actif, ce quartet a su développer au fil des années un propos radical qui touche au plus juste de l’expression de l’âme africaine américaine. Laboratoire des expériences ultimes du «prince des poêtes noirs», ce projet constitue un retour aux sources «par l’un des meilleurs interprètes de la mémoire babélienne du jazz».


«Sur scène, de gauche à droite, un frais émoulu tranchant au piano (Tom McLung), l’impavide Wayne Dockery à la basse, le compagnon de route des tambours de toujours (Steve McCraven). Rythmique qui n’est pas du genre acrobate. Pas de vieilles dentelles : de l’arsenic, du sévère. »

(Francis Marmande) Le Monde

 ©B.Delfraissy

Archie Shepp - saxophones, voix

Tom McClung - piano

Wayne Dockery - contrebasse

Steve McCraven - batterie

Maalem Abdellah El Gourd

Abdou El Gourd 

Abdelkader El Khlyfy

Khalid Rahhali

Noureddine Touati

 

 

 

Archie Shepp a joué pour la première fois avec le Dar Gnawa de Tanger et son Maâlem Abdellah El Gourd, au Festival d’Essaouira au Maroc en 1999.
La confrérie Gnaoua
Originaires d’Afrique de l’Ouest subsaharienne les Gnaouas du Maroc sont des descendants d’esclaves et de fonctionnaires de l’Empire arabo-musulman, arrivés en pays berbère par vagues successives depuis le XIIème siècle.
Convertis à l’Islam, ils se sont établis en une confrérie entretenant des rites de possession et de transes comparables à ceux qui sont pratiqués dans toute l’Afrique depuis le Sénégal jusqu’en Éthiopie. Ils ont développé au cours de leurs cérémonies nocturnes appelées lila de derdeba un style de musique qui leur est propre, propice à la communion avec les esprits, mêlant les influences et croyances traditionnelles africaines au chamanisme islamisé d’Asie Centrale.
Longtemps marginalisés du fait de leurs pratiques assimilées à de la sorcellerie, les Gnaouas se sont peu à peu intégrés à la vie courante marocaine en se produisant lors des veillées religieuses ou sur la place des marchés les jours de fête. La création de festivals de musique gnaoua au début des années quatre-vingt-dix a marqué le début de reconnaissance par la société de ce vieil héritage.

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I Hear the Sound
I Hear the Sound

I Hear the Sound
ARCHIE SHEPP ATTICA BLUES ORCHESTRA - LIVE -

 

Nominé aux Grammy Awards 2015: meilleur album par un grand ensemble!

 

Archie Shepp (Saxophones tenor, soprano, voix),
Jimmy Owens  (Chef d'orchestre), Amina Claudine Myers , Marion Rampal, Cécile McLorin Salvant (Voix), Amina Claudine Myers, Tom Mc Clung(Piano), Famoudou Don Moye (Batterie, congas), Reggie Washington (Contrebasse et Basse) Pierre Durand (Guitare), Stéphane Belmondo, Izidor Leitinger, Christophe Leloil, Olivier Miconi (Trompettes), Sébastien Llado, Simon Sieger, Romain Morello, Michaël Ballue (Trombones), Raphaël Imbert, Olivier Chaussade (Alto Saxophones)  François Théberge, Virgile Lefebvre (Tenor saxophones), Jean-Philippe Scali (Baryton saxophone), Manon Tenoudji, Steve Duong (Violons)  Antoine Carlier (Alto) Louise Rosbach (Violoncelle),
Sauf pour The Cry Of My People: Trompette : Ambrose Akinmusire, Contrebasse : Darryl Hall, Chef d'orchestre : Jean-Claude André 


Le 9 septembre 1971, dans la prison d’Attica, État de New York, éclata une mutinerie qui s’étendit très rapidement. Le 13 septembre, Nelson Rockfeller, gouverneur de l’État de New York, ordonna l’assaut, qui fit trente-neuf morts : vingt-neuf prisonniers et dix otages, tous tués par les balles des forces de l’ordre. L’administration tenta d’abord d’imputer la mort des gardes aux mutins, avant de devoir se rétracter.
En janvier 1972, Archie Shepp, enregistra l’album Attica Blues en hommage à cette rébellion.
En 2012 Archie Shepp a ressuscité ce répertoire en rassemblant, au delà des frontières générationnels et géographiques, une exceptionnelle équipe. Un noyau de musiciens américains mondialement célèbres (tels que Amina Claudine Myers, Famoudou Don Moye, Reggie Washington, Ambrose Akinmusire…) et la fine fleur du jazz hexagonal se rencontrent dans cet orchestre de 26 pupitres et y créent un son nouveau, une identité singulière.

L'album a été enregistré le 9 Septembre 2012 à Jazz à La Villette, le 14 Juin 2013 au CNCDC de Châteauvallon et le 17 Juin 2013 aux Nuits de Fourvière.

 

  Track listing:
1. Attica Blues 8'02 / 2. Arms 7'31 / 3. Blues for Brother G. Jackson 6'56 / 4. Come Sunday 6'36 / 5. The Cry of My People 6'53 / 6. Quiet Dawn 9'12 / 7. Déjà-vu 5'48 / 8. Steam 5'41 / 9. Goodbye Sweet Pop's 8'15 / 10. Ballad for a Child 5'04 / 11. Mama Too Tight 7'03 (à télécharger: 12. The Stars are in your eyes 13. Ujaama) 

The Sound Before the Fury
The Sound Before the Fury

Le film a été projeté en competition internationale à Doclisboa, et va maintenant continuer sa route en festival.

The Sound Before the Fury raconte la transmission d'une musique, d'une culture et d'une histoire à une nouvelle génération de musiciens. La figure centrale est Archie Shepp, un musicien, poète et auteur dramatique noir américain de première importance. Sa musique, sa passion, son engagement sont le cœur du film.

En janvier 1972, Archie Shepp enregistra l'album Attica Blues en hommage au soulèvement de la prison d'Attica. Il revisite ce répertoire 40 ans plus tard. Nous le suivons, avec 25 exceptionnels musiciens, à travers des jours de répétitions intenses, jusqu'au concert d'ouverture à Paris. 

Le film entrelace le récit des répétitions et celui de la rébellion (images d'archives, interviews d'époque), ou plutôt l'histoire des rebelles d'Attica, de leur révolte et de leurs espoirs. De ce dialogue entre création musicale et mémoire, naissent des associations qui mettent en lumière la démarche esthétique et politique de Shepp : Nous sommes témoins de sa détermination à transmettre, au delà des notes, le sens et le sentiment de sa musique. Nous découvrons les liens, certains intimes, que les musiciens ont avec les événements d'Attica.

« J'ai le sentiment que l'on ne m'entend pas! » La veille du concert, Shepp s'inquiète du son dans la Grande Halle de la Villette. Il a peur que sa voix ne soit pas entendue; il en était de même pour les rebelles. La musique, l'orchestre lui-même (sa diversité, son union fraternelle autour de Shepp) sont une célébration de l'esprit d'Attica. Un esprit qui manque cruellement au temps présent.

Wo!man
Wo!man

Formation:


Archie Shepp: (Soxophones alto,tenor)

Joachim Kûhn: (Piano)

 

 

 

 


Sortie 2011 - Archieball-Harmonia Mundi.

Texte de livret : Franck Médioni

Dessin : Wozniak

Mise en scène dessin: Marjorie Guigue

 

 Studios de Meudon, 15 et 16 novembre 2010. 
Archie Shepp et Joachim Kühn enregistrent en duo. Le duo, cette forme ouverte qui offre à chacun des deux partenaires beaucoup d’espace de jeu, est un art fragile; une certaine forme d’émulation, c’est-à-dire de défi et d’alchimie doit opérer. C’est un dialogue à “fleur de peaux”, à “fleur de sons”, une conversation intime et profonde où se vit intensément l’intimité de l’improvisation et l’urgence de dire. 

Tracklisting

1.Transmitting    

2. Nina                

3. Harlem Nocturne        

4. Drivin’ Miss Daisy    

5. Lonely Woman    

6. Segue        

7. Sophisticated Lady    

8. Sketch

Final coda sax Monette (by Archie Shepp)

Phat Jam in Milano
Phat Jam in Milano

Concert enregistré le 19 novembre 2007 à Milan, au Teatro Manzoni, dans le cadre du festival Aperitivo in Concert

Archie Shepp (saxophone, voix)
Napoleon Maddox (rap, beatbox)
Oliver Lake (saxophone)
Hamid Drake (batterie)
Joe Fonda (contrebasse)
Cocheme'a Gastelum (sax alto)

 

Sortie avril 2009 - Dawn of Freedom - Harmonia Mundi

Texte livret: Martin Sarrazac (translation Anne Lepreux)

Dessin: Wozniak

Mise en scène dessin: Marjorie Guigue

 

Quelques notes suffisent pour entendre la proximité entre Shepp et Lake. Leur timbre, absolument personnels, déchirés et déchirants, sont des incarnations de la Voix Noire. L’un et l’autre conçoivent leur musique en lien direct avec la culture de leur peuple, et avec toutes les formes artistiques qui en ont émergé. Le Black Arts Repertory Theater/School d’Amiri Baraka, dont Archie Shepp était l’un des acteurs, fût un des modèles du BAG – Black Artists Group, un collectif multidisciplinaire d’artistes afro-américains que cofonda Oliver Lake. La rencontre  des deux saxophonistes avec Napoleon Maddox prolonge donc un dialogue entre musique et poésie orale dans lequel ils sont depuis longtemps engagés.

Maddox restitue la richesse d’un grand mouvement artistique populaire, le hip-hop. Human Beat Box, ou l’art d’imiter une batterie avec sa voix, free style – raps improvisés – dont les textes sont biographiques, intimes et politiques, ces instruments et formes authentiques du rap font écho à une histoire plus large: le rappeur est le bluesman moderne. Il y a là un fil que l’on peut suivre à travers toute la musique noire américaine : Malcolm Semper Malcolm – Archie Shepp Fire Music 1968 – ou encore les versions scandées de Revolution, annonçaient le rap et retravaillait une forme qui naquît en Afrique, traversa spirituals, blues, la poésie de Baraka, les dirty dozens, la prosodie de Luther King, The Revolution Won’t be Televised,  les raps de Public Enemy ... Le parlé scandé noir américain ressaisit la parole quotidienne dans une poésie rythmique ; il est politique parce qu’il est au plus proche de la langue d’une communauté opprimée. S’y exprime l’élan fondamental de la musique afro-américaine, son urgence et sa nécessité.
  Martin SARRAZAC

Tracklisting:

1.Dig

2.Ill biz

3.Kashmir

4.The life we shose

5.Revolution

6.Casket

7. Ill biz Radio Edit

 

Gemini
Gemini

Formation:

CD1: Archie Shepp (Saxophone tenor, soprano)

Tom McClung (Piano)

Wayne Dockery (Contrebasse)

Steve McCraven (Batterie)

+Chuck D (Voix) et Stéphane Guéry (Guitare) en invité

 

 

Sortie en 2007- Archieball-Harmonia Mundi

Texte livet : Fara C. (translation Rodolphe Lauretta)

Dessin: Wozniak

Mise en scène dessin : Marjorie Guigue

 

Un quartet aujourd’hui historique : Depuis plus de 10 ans compagnons de route d’Archie Shepp, ce quartet est le meilleur argument à ce jour de l’existence du swing.

 

CD2: Archie Shepp (Saxophone tenor, soprano)

Amina C. Myers (Piano,Voix)

Cameron Brown (Basse)

Ronnie Burrage (Batterie)

 

Le concert du 20 juillet 2002 à Souillac a marqué les mémoires. Le maître Archie Shepp entouré de Cameron Brown  et Ronnie Burrage recevait la grande prêtresse Amina Claudine Myers pour un concert éblouissant. Venus du gospel pour l’une, du blues (et du Rhythm’n’Blues) pour l’autre, ils ont tous deux vécu la fantastique aventure du free-jazz, avant de fusionner leurs expériences respectives dans le creuset d’un jazz toujours neuf, fort à la fois de leur attachement à leurs racines, de la richesse de leur parcours et de leur goût toujours vif pour l’inouï. 

Face à ce CD exclusif, une autre rareté : Archie Shepp et Amina Claudine Myers,  entourés de Cameron Brown et Ronnie Burrage au  festival de Souillac le 20 juillet 2002. Les occasions de voir ensemble, sur la même scène, la pianiste-vocaliste et le saxophoniste-poète sont suffisamment rares pour graver cette rencontre dans l’histoire en réalisant ce double album « feu d’artifice ».

Tracklisting:

CD1:

1. The Reverse (alternate version 1)

2. Revolution (Mama Rose)

3. Burning Bright

4. Trippin'

5. Time Stood Still

6. Intertwining Spirits

7. La Manzana

8. Eva

9. Pannonica

10. The Reverse

11. The Reverse (alternate version 2)

CD2:

1. Hope two

2. Call Him

3. Do you want to be saved

4. Ujaama

5. Rest Enough

 

Kindred Spirits
Kindred Spirits

Archie Shepp 4tet et le Dar Gnawa of Tanger

Archie Shepp (saxophones, voix)
Tom McClung (piano)
Wayne Dockery (contrebasse)
Steve Mc Craven (batterie)
Maalem Abdellah El Gourd
Abdelljabar El Gourd (gembri, voix)
Noureddine Touati, Ahmed Gdirouet Khalid Rahhali (carcabou, Choeurs)

 

Sortie 2005 - Archieball-Harmonia Mundi 

Texte livret: Monette Berthommier, Archie Shepp

Dessin: Wozniak

Mise en scène dessin : Marjorie Guigue

 

Leurs chants relatent la souffrance interminable d’un peuple, mais ils délivrent de cette souffrance grâce à la passion de la musique et à la transe faite spectacle. C’est une expérience bouleversante. J’ai pénétré l’aura de Dar Gnawa imprégné de mes propres perceptions et de mon éducation Baptiste. Enfant, j’entendais les chants religieux, les danses en cercle appelant à la foi de mon propre peuple. Les peuples du Blues ne sont pas si éloignés des Gnaouis. D’une certaine manière, je peux affirmer que nos expériences sont très semblables : des amours à jamais perdues, des vies irréparablement détruites, des souvenirs de famille et de vieilles amitiés à jamais effacées. Des peuples ont été arrachés à leurs terres dans toute l’Afrique. Certains furent forcés de traverser l’Atlantique. Un exemple frappant de ce triste fait historique est le fameux «middle passage», qui a témoigné de la vente en esclavage d’êtres humains sur la place des marchés de villes portuaires comme Nantes ou Bordeaux puis de leur acheminement en bateau dans des conditions inhumaines vers le Nouveau Monde. Malgré l’aliénation et les terribles avatars qu’elle était obligée d’endurer, cette diaspora noire a créé sa propre culture de musique et de danse, ses codes musicaux caractéristiques à travers toute l’Amérique. De nouveaux styles de chants et de danse comme le jazz, le blues, la salsa, samba, calypso et le reggae ainsi que le hip hop d’aujourd’hui portent le témoignage de la diversité et de l’étonnant talent musical de ces individus.

Alors que je regardais avec fascination la danse Gnaoua et que j’écoutais attentivement le chant mélodieux du baryton Abdellah, je ne pouvais m’empêcher de penser au Negro Spiritual et parfois au Merengue Afro-Cubain. Il pourrait être intéressant de voir dans l’évolution d’un groupe comme le Dar Gnawa un lien pertinent avec l’évolution des styles musicaux du Nouveau Monde.

Archie Shepp

 

Tracklisting:

1.Main Street Medina

2.Suite Blue

3.Middle Passage

4.Groove Mosso

5.Dawn of Freedom

6. Kindred Sprits

 

First Take
First Take

Formation:
Archie Shepp (saxophones, voix)
Siegfried Kessler (piano)

 

 

 


Sortie 2004 - Archieball-Harmonia mundi

Texte livret: Monette Berthommier, Archie Shepp, Franck Cassenti, Christine Baudillon

Dessin: Wozniak

Mise en scène dessin: Marjorie Guigue

 

C’est évidemment un événement considérable de retrouver deux vieux complices sur une scène. Siegfried Kessler et Archie Shepp se sont en effet connus durant les années 70, durant des tournées européennes, entre Italie et France (le Chat qui pêche de Paris par exemple), à jouer jusqu’à plus soif un jazz qu’ils adorent tous les deux : celui de la liberté totale et tonale. Kessler loge sur un bateau au large de la Grande Motte. Un jour, Jean Peiffer, patron du Jam, une boîte de concerts des environs, lui propose une soirée « carte blanche ». Il peut jouer avec qui il veut. « Siggi » n’hésite pas une seconde : ce sera Shepp, son vieil ami. Et cela fait chaud au cœur de les retrouver tous les deux dès le morceau introductif, Le matin des noirs, pour des envolées lyriques et intenses dont ils possèdent le secret. Accompagnateur rêvé pour Shepp, Kessler plaque ses accords et ses notes dans les anfractuosités des lignes brisées du saxophoniste. Le dialogue des deux est un songe éveillé, qui s’étire sur des thèmes au long cours, sur lesquels on sent un public très concentré… Des thèmes de Shepp, Ellington, Strayhorn et Monk célèbrent « l’afro-américanité » d’un jazz qui ne veut dire son nom (Shepp déteste ce terme). Une soirée magique, entre Mistral et matrice méditerranéenne.

Tracklisting:

  1. Le matin des noirs
  2. Lush life
  3. Don't get around much anymore
  4. Steam
  5. Misterioso/California blues
  6. Ujaama